Télétravail : quel avenir après la crise ?
Un déploiement du télétravail à marche forcée
La moitié des collectivités des agents interrogés pratiquait le télétravail avant la crise sanitaire. Sur ce sujet, les conseils départementaux et régionaux et les métropoles semblent plus en avance. Pour les autres, hormis les 9% qui ne le mettent toujours pas en œuvre, le déploiement s’est opéré pendant la crise sanitaire (41%). Un déploiement à marche forcée plus marqué pour certains types de collectivités comme les communes de 5000 à 100 000 habitants ou les intercommunalités rurales.
Signe d’un bouleversement majeur dans l’organisation des collectivités, 63% des agents interrogés déclarent recourir au télétravail seulement depuis le début de la crise sanitaire. 19% y étaient déjà familiers avant, notamment pour ceux travaillant en Ile-De-France, dans les conseils départementaux et régionaux et dans la filière administrative. Alors que le télétravail semblait auparavant plutôt réservé aux agents de catégorie A (24% le pratiquaient déjà avant la crise contre 15% d’agents de catégorie B et 13% d’agents de catégorie C), ce mode de travail s’est également ouvert aux agents de catégorie B durant cette période. De la même manière, pour les agents de catégorie C, bien que le télétravail soit moins la norme, près de 3/4 le pratiquent désormais.
Pour déployer le télétravail à grande échelle, 58% des répondants estiment que les collectivités n’étaient pas prêtes. Plus d’un quart de ces derniers estime d’ailleurs qu’elles n’étaient pas du tout préparées. Sur ce point, ceux qui ne pratiquent pas le télétravail et ceux qui le vivent seulement depuis la crise sont logiquement plus critiques que ceux qui en avaient déjà fait l’expérience avant. Pour autant, la plupart des agents (86%) s’accorde à dire que leur collectivité a mis en place les moyens nécessaires pour que la continuité du service public soit assurée dans les meilleures conditions.
De nombreux avantages à télétravailler mais un manque de soutien sur le plan psychologique
Sur le plan hiérarchique et managérial, environ 6 agents sur 10 ont eu le sentiment d’être suffisamment accompagnés durant la période de crise sanitaire, en particulier dans les collectivités les mieux préparées pour déployer le télétravail à grande échelle.
Dans le détail, la majorité estime avoir pu organiser librement ses journées de travail (88%) et maintenir le lien avec le reste des équipes (83%). Sens donné aux missions, informations sur les évolutions en temps de crise, climat de confiance, mise à disposition d’outils, clarté des missions et des objectifs, l’ensemble de ces éléments est globalement perçu comme ayant été bien géré. En revanche, le soutien sur le plan psychologique a été jugé insuffisant (54%). Cet aspect est particulièrement déploré par ceux qui considèrent ne pas avoir été suffisamment accompagné durant cette période par leurs managers.
Indépendamment du contexte de crise, seuls 4% ne trouvent pas d’avantages au télétravail. Pour les autres, les principaux avantages à télétravailler sont le gain de temps (71%), particulièrement souligné par les catégories A, la meilleure productivité (70%) et la meilleure flexibilité pour organiser sa vie personnelle et professionnelle (70%), particulièrement appréciée par les jeunes entre 25 et 41 ans. Près de la moitié souligne également l’économie financière (48%) et 40% un meilleur confort, point plus nuancé lorsque le répondant est parent.
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