De la crème à la chirurgie, en passant par le laser, des traitements existent contre la rosacée. Cette maladie, difficile à vivre socialement, s’exprime de différentes manières et nécessite une prise en charge adaptée.

Une rougeur persistante, localisée sur les joues (éventuellement sur le nez, le menton et le milieu du front) ? On peut penser à une rosacée, une maladie qui touche les petits vaisseaux sanguins du visage et concerne 2 à 3 % des adultes. Comme toute affection de la peau, elle cause une gêne esthétique et sociale importante, avec des retentissements sur le bien-être.

Le dermatologue pose un diagnostic en examinant et en interrogeant son patient. La rosacée se confond parfois avec un lupus, de l’acné ou encore une dermite périorale, etc. Dans de rares cas seulement, une biopsie s’avère nécessaire.

On ignore encore les causes exactes de cette maladie. On sait néanmoins que ce dysfonctionnement des vaisseaux sanguins touche davantage les femmes, entre 40 et 60 ans, ainsi que les personnes à la peau, aux cheveux et aux yeux clairs. Par ailleurs, sur les visages atteints, on retrouve en grand nombre l’acarien Demodex folliculorum et certaines bactéries favorisant l’inflammation.

Toutes les rosacées ne se ressemblent pas

Trois types principaux de rosacée existent (correspondant souvent à des phases de la maladie), avec des traitements différents. Le premier, dit « vasculaire », est le plus fréquent. Après une période de flushes au visage, comme des bouffées de chaleur, la rougeur  devient permanente – c’est l’érythrose. « Si de petits vaisseaux dilatés sont identifiés, on parle alors de couperose, précise le Dr Anne Bellut, secrétaire générale du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues. Plusieurs types de lasers peuvent être utilisés pour la traiter. Il existe aussi des crèmes anti-rougeurs, à base de pigments verts, qu’on peut appliquer sous un maquillage couvrant pour masquer la rosacée. » Ces solutions restent toutefois à la charge financière du patient.

Lorsque des boutons apparaissent sur la peau, il s’agit d’une rosacée de type « papulo-pustuleuse ». Le dermatologue prescrit le plus souvent de la doxycycline, « un antibiotique qui, à faible dose, agit comme anti-inflammatoire cutané », reprend le Dr Anne Bellut. Ce traitement dure de deux à six mois, mais il peut aussi être prescrit à long terme. On l’associe parfois avec une crème ou un gel au métronidazole, un antiparasitaire. En cas d’échec, le médecin proposera d’autres médicaments, par exemple l’acide azélaïque, l’ivermectine, le peroxyde de benzoyle, etc.

Enfin, la rosacée peut aussi prendre la forme d’un rhinophyma, caractérisé par un nez élargi et une peau très épaissie. Rare, cette pathologie touche principalement les hommes. Un traitement au laser ou une chirurgie est alors envisagé.

Quelle que soit la forme de la rosacée, près d’une personne sur trois développe des symptômes oculaires (sensation de brûlure, de grain de sable dans l’œil…). Dans certains cas, ils précèdent même les manifestations cutanées. Le Dr Anne Bellut met en garde : « Sans prise en charge, on risque des troubles de la vue. » On se tournera sans tarder vers un ophtalmologue.

Des adaptations au quotidien

En parallèle des traitements proposés, quelques mesures permettent de limiter l’intensité et la fréquence de la rosacée. En priorité : « se protéger du soleil, insiste le Dr Anne Bellut. Et mieux vaut éviter une consommation excessive d’alcool – s’il ne cause pas la rosacée, il aggrave néanmoins les symptômes. » On peut aussi limiter les brusques variations de température ou encore les sports menant à un fort échauffement du corps. Du côté de l’alimentation, les plats et boissons très chauds, ou épicés, déclenchent parfois des poussées.

Site internet de la Société française de dermatologie: https://dermato-info.fr

Clémentine Delignières