L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps. Elle nous permet de bouger nos membres supérieurs dans presque toutes les directions. Mais elle est fragile et peut nous faire souffrir.

Douleurs articulation épaule

Les douleurs au niveau de l’épaule conduisent de nombreux Français à consulter leur médecin. Il faut dire que cette articulation est particulièrement complexe. Elle est composée d’os (la clavicule, l’omoplate et l’humérus), de muscles qui permettent de se mouvoir, de tendons qui rattachent les muscles aux os et de ligaments qui participent à la stabilité de l’ensemble.

Des facteurs favorisants

Les traumatismes (chutes, coups, accidents…) peuvent bien sûr provoquer des douleurs mais ce n’est pas tout. « Les gestes répétés dans un contexte professionnel, quand on travaille les bras en l’air, au-dessus du niveau des épaules ou que l’on porte des charges, engendrent des pathologies et notamment des troubles musculosquelettiques (TMS), explique le docteur Éric Noël, rhumatologue et membre de la Société française de rhumatologie (SFR). Les sportifs de haut niveau peuvent également être concernés par ces gestes répétitifs ou par une surutilisation. » Le vieillissement est un facteur aggravant. « Les douleurs de l’épaule sont plus présentes avec l’âge à cause de l’usure et de la fragilisation inéluctable des tissus », confirme le rhumatologue.

Des pathologies variées

Tous ces facteurs peuvent être à l’origine de divers maux. « Les patients peuvent souffrir d’une tendinite, une souffrance du tendon, voire d’une rupture de la coiffe des rotateurs (un ensemble de quatre tendons situés au niveau de la tête de l’os du bras, l’humérus), énumère Éric Noël. Il peut également s’agir d’arthrose, qui est une usure du cartilage, ou d’une luxation de l’épaule, c’est-à-dire d’une instabilité par déchirure traumatique des ligaments. Enfin, la capsulite, qui touche la capsule (l’enveloppe de l’articulation) et qui entraîne une raideur, peut survenir spontanément, sans traumatisme ni hyperutilisation. »

Poser le bon diagnostic

En plus de la douleur – le plus souvent sur le côté ou le devant de l’épaule – d’autres symptômes peuvent survenir : raideur, perte de force, instabilité de l’articulation… Il est alors nécessaire de consulter son médecin généraliste. « C’est lui qui va établir un premier diagnostic et vous orienter, si besoin, vers un spécialiste », indique le docteur Noël. Pour cela, il va vous interroger sur vos symptômes et vous examiner minutieusement. « Il peut ensuite demander des examens complémentaires (radiographies et éventuellement, échographie), détaille le rhumatologue. Réaliser un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) n’est pas utile en première intention. En revanche, dans le cas d’un traumatisme avec fracture, passer un scanner s’avère nécessaire. »

Priorité au traitement médical

En dehors de certains traumatismes violents, le traitement est d’abord médical. « On cherche en priorité à soulager la douleur grâce aux médicaments (antalgiques, anti-inflammatoires), à la mésothérapie, aux infiltrations ou à la kinésithérapie, liste Éric Noël. Puis, notre objectif est de rétablir la souplesse si nécessaire, et la fonction de l’épaule avec de la kinésithérapie, de l’autorééducation, voire de la balnéothérapie. » Si, malgré tout, l’épaule demeure douloureuse, un traitement chirurgical peut être discuté.

Préserver la souplesse de l’articulation

La souplesse est fondamentale pour maintenir la bonne fonction de l’épaule. « Il faut veiller à la conserver, surtout quand nous avançons en âge », considère le rhumatologue. Le stretching ou le yoga sont particulièrement bénéfiques. En complément, des exercices de renforcement musculaire permettent d’assurer la stabilité de l’articulation. Ils sont même à privilégier chez les moins de 40 ans. Demandez toujours conseil à un kinésithérapeute pour bien les pratiquer.

Léa Vandeputte