Le 1er novembre marque le lancement du « Mois sans tabac », un dispositif phare dans la lutte contre le tabagisme en France. Depuis sa mise en place en 2016, près d’1,5 million de Français(es) ont participé à cette initiative qui vise à aider les fumeurs/euses à arrêter la cigarette, au moins pendant un mois. Selon Santé publique France, réussir à rester abstinent(e) pendant 30 jours multiplie par cinq les chances d’arrêter de fumer définitivement. On fait le point sur cette campagne dans notre nouvelle revue de presse.
La lutte contre le tabagisme en France remonte aux années 1970, sous l’impulsion de Simone Veil, alors ministre de la Santé. Depuis lors, plusieurs campagnes et régulations ont été mises en place pour sensibiliser le public aux dangers du tabac. Des slogans comme « Sans tabac, prenons la vie à pleins poumons » et l’interdiction progressive de la cigarette dans les espaces publics, accompagnées de hausses des prix, ont marqué ces décennies de lutte. La loi Evin de 1991 a notamment interdit la publicité pour les produits du tabac et restreint les zones où il était permis de fumer.
Malgré ces efforts, les résultats sont mitigés. La proportion de fumeurs/euses est passée de 42 % en 1974 à 31,8 % en 2022, soit près de 12 millions de fumeurs/euses quotidien(ne)s en France. Cette réalité souligne l’importance de poursuivre et de renforcer les efforts de prévention et de soutien au sevrage.
Les Outils du Mois sans Tabac
Pour inciter à l’arrêt du tabac, plusieurs outils ont été mis en place. Les participant(e)s peuvent accéder à un site internet et une application mobile, « Tabac info service », qui offrent des conseils, des jeux et un accompagnement virtuel. Un kit gratuit est également disponible, incluant un programme de 40 jours et une « roue » permettant de visualiser les économies réalisées en cessant de fumer. Les consultations avec des tabacologues, accessibles via un appel au 39 89, apportent un soutien professionnel précieux.
L’Impact Économique et Sanitaire
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a évalué l’impact à long terme de ce type d’initiative. D’après ses projections, chaque euro investi dans le Mois sans tabac pourrait générer 7 euros d’économies en frais de santé d’ici 2050 et prévenir 28 000 cas de cancer. À cela s’ajoute un effet bénéfique sur l’emploi et la productivité, estimé à une plus-value de 85 millions d’euros par an.
Les aides au sevrage à disposition
Outre les substituts nicotiniques (gommes, patchs, comprimés), la cigarette électronique constitue une aide pour certains fumeurs/euses. L’acupuncture ou l’hypnose peuvent également être explorées. Parmi les nouvelles techniques, le laser, inspiré de l’acupuncture, est utilisé pour stimuler des points spécifiques dans l’oreille, même si son efficacité reste encore controversée.
Malgré des décennies de régulations et de campagnes, le tabagisme reste un problème de santé publique majeur en France. Les initiatives telles que le Mois sans tabac apportent une dynamique positive et un soutien précieux pour les fumeurs/euses désireux/euses de changer leurs habitudes. La mobilisation doit cependant continuer, avec un accompagnement et des outils adaptés pour espérer atteindre l’objectif d’une « génération sans tabac » d’ici 2032.
Julia Rodriguez