Le lactose, sucre prédominant dans le lait de mammifères, joue un rôle clé dans l’alimentation dès les premiers jours de la vie. Pourtant, sa digestion peut devenir problématique avec l’âge. Explorons les mystères de ce glucide, ses effets sur notre corps et les solutions pour ceux qui ne le tolèrent plus.
Le lactose est un glucide simple, présent dans le lait de tous les mammifères (vache, chèvre, brebis… ) y compris celui des femmes allaitantes. « Le lactose est le sucre du lait », explique Raphaël Gruman, diététicien nutritionniste. On le trouve en abondance dans le lait frais, en quantités modérées dans les yaourts et en faible concentration dans les fromages, où il est transformé par des bactéries durant la fabrication. Pour être assimilé, le lactose doit être décomposé en glucose et galactose par la lactase, une enzyme sécrétée par les cellules de l’intestin grêle. Avec l’âge, la production de lactase diminue, rendant la digestion du lactose difficile pour certains. « Les enfants digèrent beaucoup mieux le lait que les adultes, car le corps produit de moins en moins de lactase, donc à l’âge adulte, des allergies se déclenchent plus facilement », ajoute le nutritionniste. En France, entre 30 à 50 % des adultes ont une digestion incomplète du lactose.
Les signes d’une intolérance
Les premiers symptômes d’intolérance au lactose sont significatifs : ils incluent des ballonnements, gaz, diarrhées et parfois des vomissements. Ces réactions surviennent car « l’organisme essaie de chasser la molécule qui n’est pas digeste », indique Raphaël Gruman. Les personnes touchées par cette intolérance sont celles qui ne disposent plus de lactase, car elles n’en produisent pas en quantités suffisantes. Les symptômes varient en intensité d’une personne à l’autre, mais peuvent sérieusement impacter la qualité de vie au quotidien. À noter que l’intolérance au lactose peut aussi être secondaire à une maladie de l’intestin grêle, comme après une gastro-entérite, ou causée par une maladie de Crohn.
Quelles sont les solutions ?
Face à une intolérance au lactose, il existe plusieurs options. Notre nutritionniste conseille en premier lieu de s’orienter vers des produits délactosés, « qui calment l’intolérance ». Il existe aujourd’hui de nombreux laits traités pour en retirer le lactose. Une autre possibilité qui fait totalement disparaître les symptômes est de se tourner vers les « laits végétaux ». Boissons au lait de coco, soja, riz, épeautre, noisette ou encore amande… De multiples déclinaisons de ces boissons végétales existent et pour tous les goûts. On trouve aussi des yaourts et autres laitages, comme le beurre ou la crème, dans leur version végétale. Ceux-ci peuvent également se cuisiner pour remplacer le lait dans certaines recettes. Par exemple, le lait de soja ou le lait d’amande peuvent être utilisés pour faire des crêpes. D’autres desserts comme les muffins, le pudding ou les cakes peuvent être adaptés en version végétale.
La différence entre intolérance et allergie
L’intolérance au lactose et l’allergie au lait de vache sont dues à des réactions immunitaires différentes. C’est pourquoi, bien que les symptômes puissent se ressembler, « pour l’intolérance, ils peuvent aller jusqu’à un stade beaucoup plus important », précise le nutritionniste. L’allergie peut provoquer des symptômes cutanés tels que des éruptions et des rougeurs, alors que l’intolérance peut engendrer des réactions potentiellement graves comme des gonflements ou des œdèmes de Quincke, qui peuvent être mortels. Si les deux conditions partagent une origine commune en termes de déficience enzymatique, leurs conséquences et leur gestion diffèrent donc grandement.
Justine Ferrari