A l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le cancer, le 4 février, Mutame vous en dit plus sur l’importance de pratiquer une activité physique pour prévenir les risques de cancer, mais aussi sur ses bienfaits pendant et après la maladie. Le cancer est encore aujourd’hui la première cause de mortalité prématurée en France, plus que jamais, restons mobilisé(e)s !
Nos modes de vie, nos comportements et notre environnement augmentent directement le risque de développer des cancers. Près de 3 000 nouveaux cas de cancers par an seraient ainsi dus à l’insuffisance d’activité physique, rappelle l’Institut National du Cancer (INCa).
Selon la Haute Autorité de la Santé (HAS), le fait d’avoir « une activité physique régulière d’intensité légère, modérée ou élevée, tout au long de la vie, réduit les risques de développer un cancer. Les données sont probantes pour le cancer du côlon, le cancer de l’endomètre (ou cancer de l’utérus) et le cancer du sein ». Mais l’activité physique semble également bénéfique pour d’autres cancers (prostate, poumon, rein et pancréas).
Focus : En chiffres
L’activité physique et le sport réduisent de façon démontrée pour :
– 18 % chez l’homme et 20 % chez la femme, la survenue d’un cancer du côlon ;
– 21 % la survenue d’un cancer du sein ;
– 26 % la survenue d’un cancer de l’endomètre.
Source : Ligue contre le cancer
L’activité physique recommandée pendant et après le cancer
L’activité physique est considérée comme une option thérapeutique non médicamenteuse par la HAS. C’est, à ce titre, qu’elle peut être intégrée dans le parcours de soins et en période de rémission. Les professionnel(le)s de santé ont d’ailleurs un devoir d’informer au plus tôt le (la) patient(e). « Il ne faut pas hésiter à en parler avec son médecin traitant et/ou son oncologue (chirurgien, radiothérapeute, chimiothérapeute) ainsi qu’avec l’équipe de soignants lors des entretiens infirmiers », explique Béatrice Boistard, Cadre Département Soins de Support et Chargée de missions Promotion de l’Activité Physique à l’Institut Curie.
L’activité physique va être adaptée (activité physique adaptée ou APA) à chaque patient(e), selon son type de cancer, selon ses capacités et ses souhaits.
Par exemple, dans le cas du cancer du sein, effectuer des mouvements adaptés du bras n’a pas d’impact négatif sur un lymphœdème (le syndrome du « gros bras ») et peut même aider à améliorer la mobilité.
Cette activité peut être proposée en séance individuelle ou en séance collective, ce qui permet aussi de se sentir moins seul.e et de se rapprocher de personnes touchées par la même maladie. Ces programmes sont dispensés par des professionnel(le)s formé(e)s à l’éducation thérapeutique du/de la patient(e). Un certificat médical de non contre-indication à la pratique sera obligatoire pendant et après les traitements. A noter qu’il peut y avoir une prise en charge de l’activité physique adaptée par votre mutuelle.
Une action positive sur le corps
La pratique d’activité physique stimule le système immunitaire, ce qui va ainsi favoriser les défenses naturelles contre les cellules cancéreuses.
Elle réduit la production de certaines hormones et de facteurs de croissance, comme l’insuline, l’IGF-1, la leptine et l’adiponectine (sécrétées par les cellules graisseuses) qui favorisent la prolifération cellulaire et donc la croissance tumorale.
Elle accélère le transit intestinal, réduisant l’exposition de la muqueuse digestive aux agents cancérigènes issus de notre alimentation (dans le cas du cancer du côlon).
Elle diminue le taux d’estrogènes en circulation et améliore l’immunité (dans le cas du cancer du sein).
Elle augmente la fonction respiratoire qui réduirait la concentration d’agents cancérogènes dans le poumon, ainsi que le stress oxydatif causé par la cigarette (prévention du cancer du poumon).
Elle permet également de prévenir le surpoids et l’obésité, identifiés comme des risques dans le développement de certains cancers (sein après ménopause, œsophage, endomètre, rein, côlon-rectum, pancréas notamment). La surcharge pondérale est d’ailleurs le troisième facteur de risque évitable de cancer derrière le tabac et l’alcool selon le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).
Pratiquer une activité physique permet aussi de mieux tolérer les traitements et diminue les effets secondaires, pour les douleurs neuropathiques ou douleurs articulaires.
Elle réduit d’environ 25% le niveau de fatigue, améliore le sommeil et a un impact bénéfique sur le moral. Elle peut aussi aider à l’acceptation de son image corporelle.
Pratiquer une activité physique adaptée contribue donc à une amélioration globale de la qualité de vie pendant et après le cancer, et permet également une diminution du risque de rechute.
Les bons gestes à adopter !
Pratiquer une activité physique, ce n’est pas forcément faire du sport. C’est bouger, être en mouvement dans sa vie de tous les jours. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande pour un adulte une activité dynamique de 30 minutes par jour. Pour les enfants et les adolescents de 6 à 17 ans, c’est une pratique d’au moins 60 minutes par jour d’activité physique qui est vivement conseillée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).
Quelques conseils :
– Préférez la marche ou le vélo pour vos déplacements,
– Empruntez les escaliers plutôt que l’ascenseur,
– Evitez de rester trop longtemps en position assise, notamment en télétravail : il est préconisé de se lever et bouger toutes les 2 heures,
– Jouez avec vos enfants,
– Allez promener votre chien,
– Jardinez…
Vous pouvez aussi choisir une activité sportive de loisir qui vous convienne : nage, renforcement musculaire, marche nordique, tennis, etc.
Il est important d’adapter l’intensité de sa pratique en fonction de ses capacités et de sa condition physique. N’hésitez pas à en parler votre médecin.
Et pour améliorer sa santé, non seulement il est important d’augmenter son niveau d’activité physique mais il faut également limiter la sédentarité (temps prolongé passé assis ou allongé en dehors des repas et des heures de sommeil).
Témoignage
« J’ai toujours en tête cette phrase de mon oncologue : il faut juste transpirer un peu ».
Adeline, 40 ans, en rémission du cancer du sein (ou qui a gagné son combat contre le cancer du sein)
« Trouve le moyen de bouger un petit peu, même si tu es fatiguée pendant la chimiothérapie ! C’est un message sur lequel les équipes insistent dès le début du traitement, parce que ça aide à aller mieux, à mieux le supporter. Elles vous orientent vers de l’activité physique adaptée (APA), sans que ce soit forcément intense : des exercices d’équilibre avec un ballon ou aller marcher par exemple. Mais je n’ai pas pu, c’était trop dur. J’ai commencé à la fin de ma radiothérapie, pendant mon traitement de chimio par voie orale. J’ai poussé les portes d’une salle à Besançon (25) qui propose de l’APA, soit en autonomie, soit en collectif, notamment avec des personnes qui étaient comme moi en rémission. Il a fallu remettre mon corps en action. J’avais perdu beaucoup de cardio et de souplesse, que j’avais de mes 15 années de GRS (gymnastique rythmique). Il faut alors tout réapprendre et récupérer des fonctions physiques mais elles reviennent vite. Cette année de pratique de l’APA a été une bonne transition pour reprendre ensuite une activité sportive. Je fais aujourd’hui une heure de danse par semaine mais je sens que ce n’est pas encore assez. J’ai toujours en tête cette phrase de mon oncologue : il faut juste transpirer un peu. C’est bon aussi pour aider à ne pas rechuter, notamment en évacuant le stress. Le plus important selon moi : que chacune, chacun aille à son rythme. »
Pour aller plus loin :
- https://www.ligue-cancer.net/
- https://curie.fr/
- https://www.fondation-arc.org/
- https://www.e-cancer.fr/
- https://www6.inrae.fr/nacre/
Des associations pour vous aider :