Le séminaire des réseaux mutualistes qui s’est tenu les 30 et 31 janvier s’est intéressé au rôle des complémentaires santé dans le virage préventif. C’est l’occasion de faire le point sur l’importance donnée à ce qui apparait comme un véritable acte de soin du point de vue de ces acteur(ice)s. On vous en parle dans notre nouvel article.
La première entrave au développement d’une stratégie nationale et unifiée en matière de prévention est le manque de synergie entre les différent(e)s acteur(ice)s. La coordination entre les professionnel(le)s de santé fait souvent défaut avec des actions trop souvent indépendantes les unes des autres ce qui entraîne fréquemment une perte des informations dans le parcours santé du/de la patient(e). L’épidémie de Covid-19 a tout de même entraîné une prise de conscience mais il manque toujours un véritable cadre et la mise en place d’une stratégie nationale d’ampleur. Le député Modem, Cyrille Isaac-Sibille, entend bien compter sur l’appui des mutualistes : « il faut définir un cadrage national, des objectifs et des priorités. Vous, complémentaires santé, devez avoir un rôle essentiel à jouer ».
Vers un changement d’image de la prévention santé
Pour Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance Maladie, la prévention est le meilleur rempart face aux inégalités sociales en matière de santé. Dans cette perspective, il est donc important de déployer de vraies campagnes de sensibilisation dès le plus jeune âge à travers l’école mais également en entreprise à l’attention des salarié(e)s et à destination des personnes âgées via des actions de proximité.
La perception de la prévention doit également évoluer et être vue comme un véritable acte de soin et non pas comme un pan annexe du parcours de soin d’un(e) patient(e). Nicolas Gomart, directeur général de la Matmut, souligne le rôle prépondérant des mutuelles au travers d’actions concrètes telles que le remboursement de séance chez un psychologue. « La Mutualité est le 1er acteur privé de prévention et, à ce titre, a développé une expertise et un savoir-faire en prévention primaire ».
Des dépenses de santé diminuées
Mieux appréhender la prévention, c’est également diminuer des dépenses de santé dans un système où le poids des maladies chroniques est important. Pouvoir déceler en amont certaines maladies et pathologies, cela veut dire pouvoir les traiter et les anticiper de manière plus efficace et donc d’en réduire les coûts.
Dans cette perspective, l’usage des données et des nouvelles technologies est d’une grande aide. Avec le développement du numérique en santé, les différent(e)s acteur(ice)s peuvent échanger des données plus facilement et anticiper certaines crises, déceler en avance certaines maladies et aider à leur traitement.