L’Agence de l’innovation en santé (AIS) a annoncé un investissement ambitieux de 170 millions d’euros dans des innovations visant à améliorer les soins de santé préventifs en France. Cette initiative, qui fait partie du plan France 2030, se concentre sur huit domaines prioritaires, notamment la santé des enfants, la santé mentale et les maladies chroniques, avec l’objectif de réduire les coûts de traitement et d’améliorer la qualité de vie des citoyen(ne)s. On vous détaille les différentes mesures dans notre nouvelle revue de presse.
Un plan national pour la prévention en santé
Lancé en 2021 par le président Emmanuel Macron, le plan France 2030 vise à soutenir l’innovation et la transition écologique à travers un investissement total de 54 milliards d’euros. Le volet santé de ce plan, piloté par l’AIS en collaboration avec les ministères de la Santé, de l’Économie et de l’Éducation, s’inscrit dans cette stratégie globale et met l’accent sur la prévention en santé, un domaine jusqu’alors sous-exploité en France.
Selon Lise Alter, directrice générale de l’AIS, le contexte actuel, marqué par une explosion des maladies chroniques, le vieillissement de la population et les défis posés par le changement climatique, nécessite une accélération des efforts en matière de prévention. L’objectif principal est de promouvoir des dispositifs innovants et de financer la recherche pour mieux comprendre l’impact des facteurs environnementaux sur la santé.
Les huit domaines prioritaires
La stratégie de prévention de l’AIS se concentre sur huit domaines clés :
- La santé des enfants
- La lutte contre l’infertilité
- La perte d’autonomie
- La santé mentale
- Les maladies chroniques
- Les maladies rares
- Les addictions
- Les maladies infectieuses
Ces domaines ont été choisis pour leur impact significatif sur la santé publique et les coûts associés aux traitements. En 2024, la France prévoit de dépenser 26 milliards d’euros pour traiter la santé mentale et les maladies cardiovasculaires, ce qui souligne l’importance de la prévention dans la réduction des coûts de santé.
L’enveloppe de 170 millions d’euros sera répartie entre trois grands axes :
– 100 millions d’euros seront alloués au développement de projets à grande échelle, intégrant des technologies de la santé, avec un financement allant jusqu’à 10 millions d’euros par projet.
-50 millions d’euros financeront un programme de recherche sur les facteurs environnementaux, mené par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
– 20 millions d’euros seront destinés à soutenir des projets industriels visant à développer des technologies de prévention innovantes.
S’inspirer du modèle suédois
La stratégie française s’inspire en partie des politiques de prévention mises en œuvre en Suède, un pays qui, comme la France, consacre environ 11 % de son PIB à la santé. La Suède a axé ses efforts sur la prévention des maladies non transmissibles, en adoptant des politiques strictes en matière de consommation de tabac et d’alcool, et en plaçant la santé mentale au cœur de ses priorités.
La France entend suivre cette voie, en intégrant des thérapies plus ciblées et en renforçant l’innovation dans les domaines du diagnostic, du dépistage et de la prévention.
Julia Rodriguez