L’Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT)-Oncopole, Airbus, et Accuray ont lancé un partenariat novateur visant à utiliser l’intelligence artificielle (IA) pour prédire les pannes des machines de radiothérapie. On vous en parle dans notre nouvelle revue de presse.
Cette collaboration, qui a débuté en 2022, repose sur l’idée que l’IA peut transformer la maintenance des équipements médicaux, en réduisant les interruptions de traitement et en optimisant les parcours de soins des patients(e).
Prédire les défaillances : un enjeu pour les soins contre le cancer
Le projet se concentre sur la maintenance prédictive des machines de radiothérapie utilisées pour traiter les cancers. Ces machines, comme les accélérateurs de particules TomoHD* d’Accuray, sont indispensables pour les traitements de haute précision, mais elles souffrent parfois de pannes qui peuvent durer plusieurs heures voire plusieurs jours. Chaque défaillance entraîne des répercussions importantes : stress pour les patient(e)s, réorganisation des équipes médicales, et coûts élevés pour les industriels.
L’objectif du partenariat est de développer des algorithmes d’intelligence artificielle capables de prédire ces dysfonctionnements avant qu’ils ne surviennent. Cela permettra de réduire les interruptions de traitement et de faciliter la maintenance des équipements. Le projet vise à identifier les anomalies récurrentes, collecter et analyser des données pour entraîner les modèles d’IA, et valider des métriques de performance fiables.
Des premiers résultats prometteurs
Les premiers tests menés sur des équipements spécifiques, comme le collimateur multilames, ont montré des signes précurseurs de défaillance jusqu’à deux mois avant que la panne ne survienne. Laure Vieillevigne, cheffe du département de physique médicale à l’IUCT-Oncopole, a salué ces résultats encourageants qui renforcent la confiance des partenaires dans la capacité de l’IA à anticiper les dysfonctionnements.
Klara Wittkowski, directrice du développement recherche & technologies chez Airbus, a comparé cette technologie à celle utilisée dans l’aéronautique pour la maintenance prédictive des avions, soulignant l’importance de cette approche pour assurer une sécurité et une fiabilité maximales dans le domaine médical.
Le projet de recherche mobilisera une équipe dédiée pendant trois ans. Il implique un doctorant en mathématiques de l’INSA de Toulouse, encadré par le Pr Elisabeth Moyal et deux physiciens de l’IUCT-Oncopole. Airbus apportera également son expertise à travers deux ingénieurs spécialisés dans l’analyse des algorithmes. Quant à Accuray, la société américaine investit déjà des ressources importantes, avec une équipe de dix personnes et un budget de 200 000 dollars, en vue d’un développement potentiel de plusieurs millions si la phase de prototype aboutit à un produit final.
Une innovation au service des patient(e)s
En France, où environ 400 000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chaque année, la radiothérapie est un traitement crucial pour 50 % des patient(e)s. En combinant la radiothérapie avec d’autres traitements, l’optimisation des équipements grâce à l’IA pourrait avoir un impact considérable sur la qualité des soins et le confort des patient(e)s. Le projet pourrait ainsi s’étendre à d’autres types de machines et devenir un modèle de maintenance prédictive, tant pour les soins médicaux que pour d’autres industries.
En somme, cette collaboration entre l’IUCT-Oncopole, Airbus, et Accuray incarne une avancée majeure dans l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer les traitements contre le cancer. Elle ouvre la voie à une nouvelle ère de soins personnalisés, où la technologie et la médecine s’allient pour offrir aux patient(e)s les meilleures chances de guérison.
Julia Rodriguez