Aujourd’hui c’est la Journée mondiale de la santé mentale avec comme thème : « La santé mentale est un droit humain universel ». En effet, les personnes concernées souffrent de discriminations, sont globalement en moins bonne santé, avec une espérance de vie réduite. On vous parle de ces enjeux dans notre nouvel article.
Les chiffres de la prise en charge psychiatrique et psychologique ont de quoi inquiéter : 60% de lits en psychiatrie fermés entre 1976 et 2016, 30% de postes en santé mentale vacants. Face à ce constat, l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss) lance un ultime SOS et dénonce un secteur « en sous-effectif et sous-financé depuis de nombreuses années ». Pourtant, passées les dernières vagues de Covid, l’état de santé mentale des français(es) s’est davantage dégradé, notamment chez les plus jeunes, et les besoins de soutien et de prise en charge sont plus en hausse que jamais.
Des mesures à mettre en place d’urgence
Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié en 2021, relève une augmentation de plus de 25% des troubles anxieux et dépressifs depuis le début de la pandémie de Covid-19. L’Uniopss réclame des « mesures importantes, et cela de toute urgence, pour permettre l’accès à ces soins à toute personne qui en a besoin et éviter l’épuisement professionnel ». L’Union nationale a d’ailleurs un certain nombre d’idées et de préconisations, en voici les points principaux :
- renforcer, de manière pérenne, les moyens financiers et humains en psychiatrie et en pédopsychiatrie ;
- personnaliser, autant que possible, l’offre de soins en fonction des besoins exprimés ;
- favoriser la participation des personnes concernées et de leur entourage à tous les niveaux, notamment via la pair-aidance (qui repose sur une entraide entre personnes souffrant ou ayant souffert d’une même maladie somatique ou psychique, ou atteintes d’un même handicap) ;
- enfin, le décloisonnement du social, médico-social, du sanitaire et du libéral afin de gagner en efficacité via une approche pluridisciplinaire
Une stigmatisation encore très présente vis-à-vis de la santé mentale
Les représentations sociales autour des personnes atteintes de troubles psychiques sont fortement ancrées dans notre société et elles véhiculent des préjugés négatifs : l’association des troubles à la violence et à la dangerosité, l’incapacité des personnes à se comporter conformément à la société, etc.
La maladie psychiatrique fait toujours aussi peur et provoque souvent un sentiment de honte chez les personnes atteintes et leur entourage. Pourtant, chacun(e) peut y être confronté(e). Ainsi une personne sur trois vivra un trouble psychique au cours de sa vie. La stigmatisation retarde l’accès à des soins, impacte l’estime de soi, réduit l’accès au logement, à l’emploi, aux loisirs et altère les relations sociales. C’est pourquoi il est essentiel et urgent de sortir des idées reçues et de s’informer autant que possible sur ces troubles, les moyens de les détecter et de les traiter le plus rapidement et le plus efficacement possible avec toute la bienveillance et le soutien dont les malades ont besoin.