En 2040, les personnes âgées de plus de 75 ans représenteront 15% de la population française. Cette augmentation pose de nombreuses questions, en particulier en ce qui concerne l’autonomie et la prise en charge médicale des seniors. On vous en dit plus dans notre nouvel article.
L’actualité de ces derniers mois a été riche en ce qui concerne les problématiques d’hébergement des seniors (en Ehpad notamment). Mais ces établissements sont loin d’être la seule option, c’est pourquoi le Haut-Commissariat au Plan a publié en février ses projections à l’horizon 2030-2050 sur les différents habitats adaptés. Ce sujet devient de plus en plus prioritaire quand on regarde les estimations : 4,8 millions de personnes auront plus de 85 ans en 2050 et 6 millions auront entre 75 et 84 ans en 2030, soit une augmentation de 47% entre 2020 et 2030.
L’aide à domicile doit se développer
Le rapport distingue 2 catégories de seniors qui auront besoin d’hébergements différents en fonction de leur situation :
-les 75-84 ans qui connaissent les premières fragilités physiques, psychiques ou sociales mais qui peuvent rester autonomes dans un logement classique mais adapté
-les 85 ans et plus qui perdent souvent leur autonomie, ce qui rend obligatoire un hébergement en habitat alternatif ou en Ehpad
Les rapporteurs mettent en avant le fait que, trop souvent, l’hébergement en Ehpad est proposé pour des séniors modérément dépendants alors qu’ils pourraient être logés en résidence services seniors. Dans cette perspective, il est essentiel de déployer massivement l’offre d’aide à domicile et ces résidences à l’échelle nationale.
La Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) constate également que les seniors hébergés en Ehpad sont davantage fragiles et isolés (un senior sur quatre en établissement n’a aucun enfant en vie). Elle aussi plaide pour un virage domiciliaire mais pointe du doigt la faiblesse du secteur de l’aide à domicile en France qui, pour l’instant, ne permet pas la prise en charge médicale et paramédicale à domicile, à grande échelle.
Vieillissement de la population : des disparités régionales fortes
Quand on parle d’hébergement des seniors, de nombreuses disparités géographiques sont présentes. Dans le Nord ou la Picardie par exemple, la part des personnes âgées est faible et augmente faiblement. En revanche, dans les métropoles ayant une natalité dynamique et des populations jeunes, la part des personnes âgées est faible mais leur nombre progresse fortement. Dans les zones rurales, les personnes âgées sont nombreuses mais leur nombre augmente faiblement et sur les littoraux atlantique et méditerranéen leur nombre augmente fortement.
D’autres facteurs jouent également un rôle dans le choix du lieu de vie des seniors :
- Les structures familiales : en Corse, les générations cohabitent souvent au sein des foyers, des solutions de proximité ou intergénérationnelles seront donc privilégiées
- La densité de population : dans les départements peu urbanisés, les Ehpad sont plus nombreux et les habitats alternatifs peu présents
- Le niveau de vie : les résidences autonomie ou services seniors sont plus nombreuses dans les départements à revenus supérieurs à la moyenne nationale
C’est pourquoi l’offre et les stratégies d’hébergement des seniors doivent être adaptées au cas par cas, à l’échelle communale.