Les fuites urinaires sont un sujet encore tabou, couramment associé aux personnes âgées. Toutefois, elles concernent une large part de la population féminine, indépendamment de l’âge. Découvrez les causes et surtout les solutions efficaces pour s’en libérer.
Parmi les affections qui peuvent toucher les femmes au cours de leur vie, les fuites urinaires font partie de celles dont on ose le moins parler… mais pourtant, toutes les femmes sont susceptibles d’en être victimes un jour. Les fuites urinaires, ou incontinences, désignent la perte involontaire des urines par l’urètre. Elles ne concernent pas que les personnes âgées, même si leur fréquence peut augmenter avec les années : une femme sur cinq de moins de 30 ans est concernée. Parmi les plus de 70 ans, ce chiffre grimpe à une femme sur deux !
Les différents types de fuites
Selon le docteur Adam Vardi, urologue, « il y a deux types de fuites urinaires : celles dues à l’effort, et celles dues à l’urgence ». Chaque type a des origines et des traitements spécifiques, nécessitant une approche différenciée.
L’incontinence d’effort se traduit par une perte soudaine d’urine, non précédé par une envie d’aller aux toilettes. Ce type de fuites urinaires représente 40 % des cas d’incontinence. L’incontinence d’effort « peut survenir pendant tout type d’activité : une simple marche, un saut, le soulèvement de charges, ou même un changement de position ». Un effort minime peut également être la source d’une fuite urinaire : toux, rire, éternuement…
D’autre part, l’incontinence d’urgence (10 % des cas) est un besoin urgent et incontrôlable d’uriner qui peut aller jusqu’a une fuite urinaire. Elle peut survenir à tout moment de la journée et de la nuit. Enfin, l’incontinence mixte associe les deux types de symptômes : il s’agit de la moitié des cas d’incontinence urinaire.
Les causes de l’incontinence
« Les causes de l’incontinence d’effort sont multiples : relâchement des muscles du périnée, grossesse, ménopause, chirurgie… parfois, malheureusement, elle est idiopathique », explique le médecin, ce qui signifie qu’aucune cause ne peut être trouvée. Il faut savoir que les grossesses fragilisent l’appareil urinaire des femmes, une bonne rééducation du périnée est donc recommandée.
L’incontinence d’urgence, elle, est généralement causée par une infection de la vessie. « Une cystite irrite fortement la vessie », précise le médecin. Les femmes y sont très sujettes, puisqu’une sur deux en est atteinte plusieurs fois au cours de sa vie. Dans ce cas-là, il arrive que des patientes ne puissent se retenir d’aller uriner toutes les 10 minutes. Une infection urinaire pouvant se compliquer en pyélonéphrite aiguë, il est impératif de consulter rapidement pour la traiter, ce qui fera disparaître l’incontinence.
Quels traitements ?
L’incontinence n’est pas une fatalité, il existe plusieurs recommandations à appliquer en fonction de la cause. La première est la rééducation du périnée. En plus de cela, l’hygiène de vie entre en jeu. « S’il y en a, le surpoids peut être une cause : l’une des premières recommandations est donc d’essayer de réduire ce surpoids », ajoute le docteur Adam Vardi. « On peut aussi diminuer les boissons comme le thé ou le café, qui sont des excitants pour la vessie », précise le médecin. En effet, leur consommation détend les muscles du plancher pelvien et de l’urètre, en plus d’irriter la vessie par l’acidité. Enfin, il faut éviter la constipation. « Si ces premières solutions ne suffisent pas, il existe des médicaments pour réduire l’incontinence », précise le docteur. Ceux-ci sont généralement efficaces, mais si ce n’est pas le cas, en seconde intention, « l’électrostimulation peut aider à renforcer les muscles du plancher pelvien et à améliorer le contrôle de la vessie ».
Justine Ferrari