Contraction de « female », pour femme, et « technology », le terme FemTech regroupe les sociétés ayant développé des technologies destinées à améliorer la santé et le bien-être des femmes. On vous en dit plus sur cette industrie qui a connu une croissance énorme au cours des cinq dernières années.
Selon FemTech Analytics, le financement total du secteur a atteint 19,7 milliards de dollars en décembre 2022, soit une augmentation de 35%. Cette croissance s’explique par plusieurs facteurs : la sensibilisation croissante à l’importance des solutions adaptées spécifiquement à la biologie des femmes, le mouvement féministe, la numérisation et la tendance à la personnalisation des soins de santé. Parmi les aires thérapeutiques spécifiques aux femmes, le sous-secteur des douleurs menstruelles est sur-représenté parmi les entreprises proposant des solutions innovantes.
De quelles technologies parle-t-on ?
Les domaines d’intervention sont variés et, pour la plupart, ils couvrent le suivi du cycle menstruel et de la fertilité, les soins de grossesse et la gestion de la ménopause. L’application pour smartphone Clue, compagnie allemande, est la plus célèbre et revendique des millions d’utilisatrices dans 190 pays qui souhaitent suivre leur cycle menstruel et connaître leur période d’ovulation. Du côté de la France, on peut citer la startup Efelya, une application médicale qui vise à accompagner les femmes jusqu’à leur accouchement et prévenir les grossesses à risque. Sa fondatrice, Florine Duplessis, indique qu’« Efelya est la seule application au monde certifiée dispositif médical dans le dépistage des grossesses à risque ». Cette-dernière s’est appuyée sur ses compétences professionnelles de sage-femme pour développer son projet et elle collabore avec 35 experts professionnel(le)s de santé. Elle complète : « En terme de démographie médicale, nous sommes sous-dimensionnés par rapport au nombre de femmes enceintes. La patiente trouvera des informations sur Efelya entre deux rendez-vous chez le médecin. Mon application permet aussi d’éviter des consultations en urgence ».
Les possibles dérives qui existent
Dans l’environnement de la FemTech, comme dans tout secteur émergent, gravitent aussi des sociétés peu scrupuleuses. Dans ces domaines de la santé des femmes qui suscitent de fortes attentes du public mais intéressent peu les laboratoires pharmaceutiques et les industriels, la vigilance doit être de mise notamment concernant les pseudo-innovations dont les promesses santé semblent trop belles. C’est le cas de l’application de contraception française Moonly qui se définit comme « la première application de contraception sans hormones ». Elle est loin de faire l’unanimité, notamment au sein du corps médical.
Un autre problème concerne la protection des données personnelles, insuffisante aux yeux de certains. Selon une étude de la fondation Mozilla parue le 17 août 2022, les applications de suivi des règles ou de grossesse, qui ont accès à un très grand nombre de données sensibles (durée des menstrues, symptômes associés, méthode de contraception utilisée), ne les protègent pas assez. Sur 25 applications et objets connectés testés, 18 d’entre eux ne respectent pas assez la confidentialité des données. Les dangers pour les femmes sont réels, notamment dans les pays où l’avortement est interdit, et où ces données pourraient être utilisées pour poursuivre les femmes.