L’endométriose, souvent associée à tort à la stérilité, est au centre de nouvelles compréhensions et avancées médicales qui pourraient changer la donne pour des milliers de femmes affectées. A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation, qui a lieu aujourd’hui, nous avons souhaité faire le point sur cette pathologie encore difficile à diagnostiquer et à faire reconnaître.
Commençons par le début, qu’est-ce que l’endométriose ? L’endométriose, touche 1 personne menstruée sur 10. Maladie longtemps ignorée, parfois très difficile à vivre au quotidien, l’endométriose se définit par la présence en dehors de la cavité utérine de tissu semblable à la muqueuse utérine qui subira, lors de chacun des cycles menstruels ultérieurs, l’influence des modifications hormonales. L’endométriose est ainsi responsable de douleurs pelviennes qui peuvent s’avérer invalidantes et aussi, dans certains cas, causer l’infertilité.
Un lien avec la fertilité, mais pas de sentence de stérilité
Contrairement à une croyance répandue, l’endométriose ne rend pas stérile. Bien qu’environ un tiers des femmes ayant des troubles de la fertilité soient touchées par l’endométriose, et qu’une proportion similaire parmi les femmes atteintes d’endométriose éprouvent des difficultés à concevoir, la stérilité absolue n’est pas une fatalité. L’hypofertilité, caractérisée par des difficultés à concevoir, n’implique pas l’impossibilité d’avoir un enfant. La majorité des femmes souffrant d’endométriose parviennent à concevoir naturellement ou par fécondation in vitro, souligne le Dr Erick Petit, radiologue et expert en endométriose.
Une révolution diagnostique à l’horizon
Habituellement, le parcours diagnostique se déroule comme suit : un interrogatoire mené par les médecins généralistes, gynécologues ou sage-femmes, suivi d’un examen clinique (gynécologique) pour orienter la prescription d’une échographie ou d’une IRM. Celui-ci peut inclure un toucher vaginal et/ou rectal. Selon les recommandations de la Haute autorité de santé, l’échographie pelvienne est l’examen de première intention. En deuxième intention, l’IRM sera proposée.
Le diagnostic de l’endométriose souffre d’un retard moyen alarmant de près de dix ans, en partie due à la banalisation de la douleur chez la femme. Un nouveau test salivaire, l’Endotest, promet de bouleverser cette réalité en offrant un diagnostic fiable à 95% en seulement 10 jours, une avancée majeure par rapport aux délais actuels. Bien que ce test ne soit pas encore remboursé par la Sécurité sociale en France et coûte environ 1.000 euros, son potentiel pour améliorer le diagnostic précoce et la prise en charge de l’endométriose est considérable.
Traitements et approches complémentaires
Bien qu’il n’existe pas de cure définitive pour l’endométriose, des traitements sont disponibles pour gérer la maladie et prévenir sa progression, notamment par la prescription de la pilule en continu pour bloquer les menstruations. La chirurgie peut également permettre d’endiguer l’évolution de la maladie durant plusieurs années selon les cas.
Outre les traitements médicamenteux, des approches complémentaires comme l’acupuncture, l’ostéopathie, la kinésithérapie, le yoga, ou la relaxation peuvent soulager les symptômes. Toutefois, ces méthodes doivent être encadrées dans un réseau de soins médicalisé pour éviter les dérives.
Julia Rodriguez