En 2050, 1 habitant sur 3 sera âgé de 60 ans ou plus. Il s’agit d’une hausse de 80% en 45 ans. Cette évolution démographique nous pousse à rebattre les cartes en matière de vieillissement à tous les échelons de la société. On vous en dit plus dans notre nouvel article.
Cette hausse future du nombre de seniors pose la question de l’accompagnement du vieillissement et de l’autonomie des personnes âgées. C’était d’ailleurs le sujet de la réunion de restitution du Conseil National de la Refondation (CNR), « Fabrique du Bien Vieillir », qui s’est tenue le 4 avril dernier. Afin de répondre aux enjeux de la transition démographique, et dans l’optique d’une nouvelle loi de programmation (examinée à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée), des solutions concrètes doivent être apportées notamment en matière de prévention, de soin et d’accompagnement des personnes vulnérables et de leurs aidant(e)s.
Etre à la hauteur du défi de la transition démographique
Eric Chenut, président de la Mutualité Française, le résume en ces termes : « La proposition de loi sur le Bien Vieillir, telle que nous la connaissons, peut apporter un certain nombre de réponses mais n’est pas suffisante pour affronter la transition démographique que vit notre société. Pour cela, nous avons besoin de moyens importants. Nous attendons avec impatience la feuille de route que Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l‘Autonomie et des Personnes handicapées a évoqué ce jour. »
Afin de relever ce défi démographique, il est important d’avoir une approche globale. La Mutualité Française a défini cinq priorités d’action :
- Renforcer l’attractivité des métiers liés à l’humain : depuis la crise sanitaire, ce secteur est fortement touché par une crise de l’attractivité. Les salaires doivent être revalorisés grâce, notamment, aux financements publics. Les parcours et les évolutions professionnels doivent être fluidifiés via des formations adéquates.
- Intensifier la prévention de la perte d’autonomie tout au long de la vie : au moyen du maillage local des mutuelles qui peuvent jouer ce rôle de prévention et dépister en amont les fragilités chez les personnes âgées. La Mutualité Française propose la mise en place de rendez-vous de prévention à 40-50 ans, en associant les mutuelles, afin de déclencher des services et des prestations adaptés aux besoins.
- Développer des solutions pour accompagner les proches aidant(e)s : notamment au niveau des structures de répit sur les territoires et des actions de prévention pour sensibiliser les proches aidant(e)s à prendre soin de leur santé et les informer sur leurs droits.
- Réduire le reste à charge pour les personnes et leurs proches : la Mutualité Française propose, avec France Assureurs, une couverture assurantielle généralisée et mutualisée en dépendance pour réduire les restes à charge. Sur le même sujet, elle propose le plafonnement en fonction des revenus des tarifs des Ehpad et services médicaux-sociaux.
- Valoriser les données dans un cadre de confiance au service de la santé pour toutes et tous : en utilisant la télésurveillance, les objets connectés, l’intelligence artificielle afin de collecter, analyser des données de santé et ainsi améliorer l’accompagnement des patient(e)s. Cette utilisation doit, évidemment, se faire tout en protégeant la vie privée des individus.
Les discussions à l’Assemblée auront lieu jusqu’au 13 avril, avec plus d’un millier d’amendements à étudier. Certaines des mesures du CNR ont été retenues, notamment pour ce qui est du répit des aidant(e)s, de l’ouverture d’un service départemental de l’autonomie pour les personnes âgées, handicapées et les proches aidant(e)s, et davantage d’échanges d’informations entre les maires et les services sociaux et sanitaires. L’habitat inclusif, qui associe espaces de vie individuels et partagés, sera également encouragé.