Nos préoccupations écologiques allant croissant, elles font de plus en plus irruption dans nos assiettes. Il existe de multiples moyens de se donner bonne conscience à coup de fourchette. À chacun de choisir celui qui lui correspond le mieux…
De reportage sur la malbouffe en documentaire sur les plantations d’huile de palme, les préoccupations environnementales envahissent peu à peu nos assiettes. Et, en ce domaine, les écolos en herbe ont l’embarras du choix : en France, le gaspillage alimentaire représente 260 kg de nourriture par an et par personne. En moyenne, chaque famille jette entre 400 et 1 000 € de nourriture chaque année ! De quoi avaler de travers, surtout en temps de crise… Certains s’organisent pour limiter les dégâts en planifiant leurs menus pour faire leurs courses au plus juste tandis que d’autres sont passés maîtres dans l’art d’accommoder les restes. Les plus acharnés cherchent à tirer le meilleur parti de leurs achats : on voit aujourd’hui fleurir sur internet les recettes de gâteau à la peau de banane, de soupe de fanes de radis ou de tarte aux pelures.
Et c’est là qu’un autre bât blesse : outre la pollution engendrée par la surproduction aboutissant à ce gaspillage puis par le traitement des déchets, les tentatives pour transformer les rogatons en mets de roi ramènent inexorablement à la question du bio. En effet, dès lors que l’on souhaite consommer les couches extérieures des fruits et des légumes, on s’expose davantage aux pesticides qui s’accumulent en surface. En optant pour les produits bio, on évite bien sûr les substances chimiques importunes, même si l’aspect des produits en pâtit parfois.
Bien chez soi
Pour témoigner de leurs convictions écologiques, d’autres deviennent locavores. Pour ce faire, nul besoin de changer son régime alimentaire, il suffit d’acheter chez les producteurs locaux, de préférence des produits de saison. Ainsi, en se rapprochant des cycles de la nature, on encourage l’économie de sa région et on limite les émissions de carbone dues aux transports : entre un kiwi de Nouvelle-Zélande et une pomme du verger voisin, il est bien évident que l’un doit dépenser bien plus d’énergie que l’autre pour parvenir jusqu’à nous. De plus, pour supporter plusieurs semaines dans une cale de bateau, les produits exotiques sont généreusement aspergés de décoctions qui n’ont pas grand-chose de naturel…
Que les amateurs de saveurs tropicales se rassurent : de nombreux produits associés à des terres lointaines sont aujourd’hui produits en France, comme notre kiwi qui pousse en Océanie, mais aussi dans les Landes. La proximité n’est après tout qu’une affaire de relativité…
La qualité sous forme brute
Ces différentes démarches peuvent se concevoir séparément mais sont bien sûr cumulables, l’une ouvrant bien souvent la voie vers la suivante : tant qu’à acheter aux producteurs locaux, pourquoi ne pas privilégier les producteurs bio par exemple ? Toutes vont dans le même sens et aboutissent logiquement à la même conclusion : manger écolo, c’est aussi limiter l’achat de produits transformés pour leur préférer les plats amoureusement préparés en famille et redécouvrir les effluves d’un ragoût qui mijote de longues heures, embaumant la maison tout entière. En effet, ceux qui tentent de faire entrer l’écologie dans leur cuisine y passent finalement plus de temps. Et les avantages sont nombreux : outre une meilleure maîtrise des ingrédients ingérés, on perçoit de nouvelles saveurs et on limite aussi ses déchets, grâce notamment à la disparition des emballages.
Ces derniers sont d’ailleurs aussi un cheval de bataille à part entière : des consommateurs soucieux de leur environnement choisissent ainsi de ne rien changer à leurs habitudes alimentaires, mais arpentent les rayons de leur supermarché à la recherche de produits aussi peu emballés que possible. Les grandes surfaces l’ont bien compris et l’on trouve de plus en plus souvent des produits en vrac parmi les céréales, bonbons et autres fruits secs…
Et demain ?
À l’échelle mondiale, l’élevage s’avère également problématique : on estime qu’il est aujourd’hui responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales et de 80 % de la destruction de la forêt amazonienne. En 2100, la population mondiale devrait atteindre 10 milliards d’habitants, contre 7 aujourd’hui, et la planète aura bien du mal à satisfaire nos besoins en viande. Diminuer sa consommation carnée pourrait donc être salvateur, y compris du point de vue cardiovasculaire. Une initiative intitulée Jeudis Veggie propose par exemple de se passer de viande une fois par semaine, afin de découvrir de nouvelles saveurs et de préserver l’environnement.
Dans cette multitude de possibilités, c’est à chacun de choisir les principes auxquels il souhaite adhérer. Une chose est sûre : s’il n’y a pas de solution pleinement satisfaisante, le moindre geste peut faire la différence.