Rien de tel qu’écouter l’eau d’une rivière couler ou les oiseaux chanter pour se sentir apaisé, révèlent plusieurs études sur le sujet. Des résultats à prendre en considération pour intégrer ces sons de la nature à son environnement… autant que possible.
L’environnement naturel a plus de bienfaits que l’on ne pourrait le penser. C’est ce qui ressort d’une étude scientifique publiée dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences). Des chercheurs de l’université d’Ottawa, au Canada, se sont intéressés aux sons produits sur 221 sites répartis dans 68 parcs nationaux à travers le monde. Leur conclusion montre que le bruit de l’eau améliore les performances cognitives et le moral, tandis que le doux chant des oiseaux réduit le stress de 28 %. Les travaux ont également porté sur les propriétés bénéfiques des arbres. Les « bains de forêt » diminuent la pression artérielle et le rythme cardiaque, font baisser le taux de sucre dans le sang et renforcent le système immunitaire.
Reposer son esprit, gage de bonne santé
Si les scientifiques ont du mal à justifier ces résultats, une hypothèse ressort : un environnement acoustique comportant plus de sons naturels qu’urbains, ou autres, est l’indicateur d’un environnement plus sécuritaire, gage de repos psychique. Les sons fluides, comme l’eau d’une cascade, permettent également de masquer ceux, plus agressifs, de la circulation en ville et des différentes activités humaines, sources de stress.
La pollution sonore et ses effets sur la santé sont mieux connus depuis une dizaine d’années. Ainsi, une étude de 2014 publiée dans la revue The Lancet montrait que l’exposition au bruit perturberait le sommeil, induisant davantage de somnolence diurne, augmenterait l’incidence des maladies cardiovasculaires et réduirait les performances cognitives des enfants à l’école. Des résultats confirmés par des travaux menés en 2015 par la société savante : l’American Heart Association conclut que le bruit accroît la tension artérielle et le rythme cardiaque. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 800 000 années de vie seraient ainsi gâchées en Europe par ce fléau.
Se reconnecter à la nature
Pour réduire l’impact d’un environnement sonore trop bruyant, plusieurs actions de santé publique ont été mises en place à l’échelle nationale et européenne. La directive européenne du 25 juin 2002 a notamment défini les bases communautaires de la lutte contre le bruit et imposé des cartes stratégiques de bruit dans des territoires urbains. Protéger la tranquillité sonore des citoyens est également au cœur du 3e et du 4e « plan national santé environnement » (PNSE). Plusieurs structures dédiées à la petite enfance (crèches, écoles) ou aux soins (hôpitaux) mettent par exemple en place des détecteurs de bruit et instaurent des temps calmes pour limiter les nuisances sonores désagréables.
Recréer les sons de la nature est une tendance qui se développe timidement en entreprise, suivant le concept de la « biophilie ». Ce terme, inventé par le psychanalyste Erich Fromm, désigne l’amour que porte l’être humain à l’ensemble des écosystèmes naturels. Les employeurs ont pu vérifier (étude de 2015) que le contact avec la nature augmentait la créativité, diminuait les tensions nerveuses et limitait l’absentéisme. Se reconnecter à la nature ne passe donc pas seulement par la re-végétalisation des espaces de travail, mais également par l’écoute des sons de la nature, un bon moyen pour être plus apaisé et productif.