Face aux évolutions des conditions de travail et à l’essor du télétravail, la fonction publique est en pleine réflexion sur la réorganisation de ses espaces de travail. Un dossier publié par la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) le 1er octobre 2024 explore des pratiques innovantes inspirées à la fois des secteurs publics et privés, en France et à l’étranger. Ces nouvelles configurations visent à s’adapter aux besoins changeants des agents et des employeurs. On fait le point dans notre nouvelle revue de presse.

Nouveaux espaces de travail

Une consultation menée en juin 2023 par la DGAFP auprès de l’ensemble des agents des trois versants de la fonction publique (État, hospitalier, territorial) a révélé des priorités distinctes entre les différentes catégories d’agents. Si le désir de servir l’intérêt général était un moteur essentiel pour plus d’un agent sur trois, les agents de la fonction publique territoriale, eux, ont exprimé un attachement particulièrement fort aux conditions de travail.

Ce dossier sur les politiques de ressources humaines répond à ce besoin en proposant une analyse prospective des nouvelles pratiques en matière d’organisation des espaces de travail, s’éloignant des modèles traditionnels pour favoriser une plus grande flexibilité et adaptabilité.

L’émergence de nouveaux espaces de travail dans la fonction publique

Avec la montée du télétravail, les administrations, tout comme le secteur privé, ont dû repenser l’organisation des lieux de travail. Les taux d’occupation des bureaux traditionnels ont chuté, poussant à l’adoption de nouvelles pratiques. Parmi celles-ci, six configurations majeures sont mises en avant dans le rapport de la DGAFP :

  1. Flex office : un espace de travail partagé, où les agents changent régulièrement de poste. Il permet une gestion plus flexible des ressources, en fonction des besoins quotidiens.
  2. Bulle de confidentialité : espace isolé, destiné aux agents nécessitant un environnement calme pour se concentrer ou pour des communications privées.
  3. Espace collaboratif (coworking) : un lieu où les agents peuvent se réunir, qu’ils appartiennent ou non au même service, pour favoriser l’échange d’idées et l’intelligence collective. Ce mode de travail est propice à l’innovation et à la réalisation de projets communs.
  4. Espace de convivialité : espace dédié aux interactions plus informelles, où les agents peuvent échanger aussi bien sur des sujets personnels que professionnels.
  5. Espace de travail en extérieur : situé dans les parties communes des bâtiments administratifs, cet espace en plein air est adapté à la réalisation de certaines tâches ponctuelles.
  6. Tiers lieu : un espace de travail situé en dehors de la résidence administrative de l’agent. Il peut se trouver au sein d’un bâtiment public ou privé mis à disposition par l’employeur.

Vers une nouvelle organisation du travail

Les réflexions sur la réorganisation des espaces s’inscrivent dans un cadre plus large d’évolution de la gestion des ressources humaines dans la fonction publique. Outre les espaces de travail, le dossier de la DGAFP explore des thématiques telles que la transformation numérique, l’évolution des métiers, les nouvelles compétences requises, ainsi que les changements dans les modes de management.

En somme, ces nouvelles pratiques, en particulier dans le cadre d’une réorganisation spatiale, visent à améliorer les conditions de travail des agents tout en s’adaptant aux mutations du monde du travail, notamment sous l’effet du télétravail et de la transition écologique. Pour les collectivités, ces innovations représentent une opportunité de renforcer leur attractivité, tout en répondant aux nouveaux défis organisationnels.

Julia Rodriguez