L’intelligence artificielle (IA) générative, avec son potentiel disruptif, bouleverse déjà de nombreux secteurs, y compris celui des collectivités locales. Nous vous en parlions déjà il y a quelques mois de cela, à travers l’étude menée par des élèves de l’Institut national des études territoriales (INET). Aujourd’hui nous y revenons, mais en nous concentrant sur les moyens de préparer au mieux les agents territoriaux à cette révolution en marche.
Une transformation inévitable des métiers territoriaux
Selon la cartographie établie par les élèves de l’INET, près de 50 % des métiers dans une « commune témoin » pourraient subir des évolutions dues à l’IA générative. Parmi les métiers les plus touchés, on retrouve principalement les employés de bureau, tels que les agents d’accueil et les assistants de gestion. En effet, jusqu’à 82 % des tâches effectuées dans ces postes pourraient être automatisées. Les directions les plus concernées par cette transformation sont celles des ressources humaines, du secrétariat général et des ressources globales.
Dans ce contexte, les métiers touchés ne devraient pas disparaître, mais plutôt évoluer. L’IA générative permettra de libérer du temps pour des tâches à plus forte valeur ajoutée ou de réduire la pénibilité de certains emplois. Toutefois, l’étude pointe aussi une exposition plus forte des femmes à l’IA, car elles sont surreprésentées dans les métiers de bureau.
Quelles solutions pour anticiper les impacts de l’IA ?
Face à ces transformations, les élèves de l’INET ont formulé plusieurs propositions pour aider les collectivités à s’adapter à l’IA générative. La première consiste à mettre en place un plan de sensibilisation des agents, afin de les informer sur les enjeux de l’IA. Ce plan pourrait inclure des formations sous forme de brise-glace, de jeux sérieux ou de présentations concises sur les implications de cette technologie.
L’étude propose également d’anticiper l’évolution des métiers en collaborant avec le CNFPT pour développer des formations adaptées, par exemple, sur l’utilisation d’outils d’IA pour faciliter la recherche et la rédaction de documents administratifs. À court terme, il est également suggéré de former des responsables RH à l’IA, en vue d’améliorer la performance des ressources humaines grâce à ces nouvelles technologies.
Enfin, il est recommandé d’inclure les partenaires sociaux dans les réflexions sur l’IA, afin de garantir une meilleure adhésion des agents aux changements à venir et de définir un cadre d’usage transparent et acceptable pour toutes et tous.
Un levier de performance et de transformation RH
L’étude menée par l’INET souligne l’urgence de former les agents et les responsables à l’utilisation de l’IA générative. Ce dernier, loin de se limiter à l’automatisation de tâches répétitives, peut être un véritable levier de performance, notamment dans les domaines des ressources humaines et de l’administration générale.
L’adaptation des collectivités à l’intelligence artificielle passera par une redéfinition des compétences et des métiers, mais aussi par l’amélioration des processus de travail, permettant ainsi aux agents de se recentrer sur des missions à forte valeur ajoutée. Cela implique une transition qui, si elle est bien gérée, pourrait représenter une opportunité d’évolution, tant pour les agents que pour l’organisation des collectivités.
Julia Rodriguez