De nombreux Français achètent dorénavant des produits de seconde main. Cette pratique, en plus d’être économique, est écologique. Mais paradoxalement, elle peut aussi conduire à acheter plus.
Le marché de l’occasion est en plein boom. Livres, vêtements, téléphones, meubles ou objets de décoration sont disponibles chez les historiques du réemploi (associations, friperies…), mais aussi auprès de nouveaux acteurs. Les sites et applications, mais aussi les réseaux sociaux, mettent en contact acheteurs et vendeurs, particuliers ou professionnels. Même les magasins de grande distribution proposent désormais des espaces dédiés à leurs collections passées.
Faire des économies et préserver la planète
Si l’engouement pour la seconde main est important, c’est qu’elle permet de faire des économies. Les prix de ces produits déjà utilisés, même très peu, sont bien entendu moindres que ceux vendus neufs, avec des conséquences pour le porte-monnaie.
Autre avantage : l’occasion a une empreinte écologique plus faible. Elle offre la possibilité d’allonger la durée de vie des objets et s’inscrit donc dans une démarche d’achats écoresponsables. En choisissant des produits déjà utilisés qui autrement finiraient à la poubelle, le réemploi permet de réduire nos déchets. Il évite également d’en fabriquer de nouveaux, d’extraire des matières premières, de les transformer puis de les emballer et de les transporter. Même si, sur ces deux derniers points, le gain lors d’un achat d’occasion effectué à distance peut être nul.
Le piège de consommer toujours plus
Revers de la médaille, les petits prix peuvent malheureusement inciter à surconsommer. Ainsi, pour un même budget, au lieu de prendre un seul produit, on va pouvoir se permettre d’en choisir plusieurs. On risque par ailleurs plus aisément de succomber à des achats « coups de cœur », trop souvent remisés au placard sans être utilisés.
Autre phénomène : l’achat-revente est notamment visible sur le marché des vêtements de seconde main. Certains revendent des biens de consommation pour pouvoir en racheter d’autres et ce, de manière plus ou moins frénétique. Cela a pour conséquence, là encore, d’augmenter le flux de colis à transporter.
Un conseil : prendre le temps de la réflexion
Alors, pour éviter de tomber dans le piège, le premier réflexe est de consommer en fonction de ses besoins. Comme pour les achats neufs, mieux vaut prendre le temps de réfléchir et de comparer les offres pour ne pas être victime des sirènes du marketing des plateformes de seconde main.
Quand vous achetez en boutique, n’hésitez pas à bien examiner votre objet de convoitise et à vous renseigner auprès des vendeurs sur son lieu de fabrication et sur l’origine des matières premières. Sur internet, pour éviter les tentations, effectuez plutôt des recherches précises. Dans tous les cas, privilégiez autant que possible l’achat local et la remise en main propre avec le revendeur pour limiter l’impact écologique lié au transport.
Quelques chiffres
Acheter d’occasion entre de plus en plus dans les habitudes des Français : cette pratique s’inscrit dans la « norme » pour 54 % des personnes interrogées dans l’étude « Les objets d’occasion : surconsommation ou sobriété ? », publiée par l’Agence de la transition écologique (Ademe) en novembre 2022. C’est même une source de fierté pour 81 % des sondés et 91 % estiment qu’il s’agit d’une pratique bénéfique pour l’environnement. Mais 86 % des Français trouvent aussi que l’occasion permet d’acheter plus pour moins cher et 84 % que cela permet d’économiser pour s’offrir des loisirs.
Léa Vandeputte