Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a orchestré une réunion cruciale mercredi 18 octobre, rassemblant des associations de collectivités locales afin de discuter des stratégies visant à renforcer la sécurité des établissements scolaires. Cet échange collaboratif et approfondi s’est ancré dans une volonté collective de ne pas se limiter à des solutions matérielles, et de s’opposer à la transformation des espaces éducatifs en zones fortifiées. On vous en parle dans notre nouvel article.
L’importance de la coordination multi-acteurs
Les participant(e)s ont mis en exergue le besoin essentiel de synchroniser les actions des divers acteurs publics impliqués. François Sauvadet, président de Départements de France, a insisté sur la nécessité de concertations élargies, impliquant des acteurs tels que l’État, l’Éducation Nationale, et les forces de l’ordre, afin de proposer des réponses adaptées aux spécificités de chaque établissement et territoire. Dans cette perspective, les collectivités territoriales sont en première ligne et ont un rôle majeur à jouer.
Les solutions : entre innovation technologique et refus de la « bunkerisation » des écoles
Le sujet a évidemment relancé le débat sur les moyens matériels et technologiques et s’est accompagné d’annonces d’élu(e)s sur la possible mise en place de certaines mesures. Ainsi Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a demandé l’expérimentation de technologies avancées telle que la reconnaissance faciale afin de « détecter les individus suivis pour radicalisation terroriste ». La possible utilisation de tels outils fait craindre la transformation des écoles en « bunker », comme le souligne André Laignel (vice-président de l’Association des maires de France). Il faut également adapter les solutions en fonction de l’établissement concerné, ainsi on ne sécurise pas de la même manière un lycée urbain ou rural. Les écoles doivent rester des espaces ouverts et accueillants.
Vers une distribution équitable des ressources
Les inégalités dans la répartition des ressources ont été un sujet de préoccupation majeur, invitant à des réflexions sur des mécanismes de soutien financier robustes et bien orchestrés. Des propositions, comme celle de Carole Delga (présidente socialiste de la région Occitanie), visant à améliorer les collaborations avec les services de police et à instaurer des dispositifs d’urgence dans les établissements, ont été au centre des discussions. Les moyens financiers, le nerf de la guerre, ont été évoqués, notamment en ce qui concerne les petites communes qui n’ont pas les moyens de faire installer certaines technologies trop chères. L’idée d’une aide de l’Etat à ces communes a été évoquée lors de la réunion afin de leur permettre d’atteindre un niveau plus élevé de sécurité.
Les participant(e)s ont également souligné l’importance de la formation et du renforcement des compétences des assistant(e)s d’éducation et autres personnels en première ligne. Un besoin criant a été exprimé pour assurer que les mesures de sécurité soient bien coordonnées et intégrées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des établissements scolaires.
Julia Rodriguez