L’association Clubhouse France offre aux personnes atteintes de troubles psychiques (bipolarité, schizophrénie, dépression sévère…) un accompagnement pour aider à leur réinsertion sociale et professionnelle.
Une réhabilitation psychosociale est indispensable pour les personnes souffrant de maladie mentale. Il s’agit de (re)trouver un équilibre de vie satisfaisant, une autonomie, une place dans la société après avoir réussi à contrôler ou vivre avec les symptômes de la maladie. L’accompagnement de ce rétablissement est la raison d’être de l’association Clubhouse France. « Les Clubhouse sont nés à la fin des années 1940 aux USA sous l’impulsion de personnes ayant une maladie psychique qui avaient besoin d’un lieu où on les aiderait à recréer du lien social après leur sortie de l’hôpital », rapporte Pablo Destrée‚ chargé de communication de l’association Clubhouse France. Le premier Clubhouse français est né en 2011 à Paris sur le modèle américain après la création de l’association en 2010. Les ouvertures des Clubhouse de Bordeaux‚ Lyon‚ Nantes et Lille ont eu lieu entre 2017 et 2022. Ils comptent en tout 1141 membres.
Une passerelle entre l’hôpital et la vie active
« Un Clubhouse est un lieu d’accueil qui soutient la réinsertion sociale et professionnelle d’une personne souffrant d’un trouble psychique sévère », informe Pablo Destrée. Comment ? « Chaque personne accueillie est différente et nous réalisons un projet de rétablissement personnalisé avec la personne, sur la base de l’autodétermination – on sait que développer son pouvoir d’agir c’est aussi reprendre pied dans la vie collective – ‚de la cogestion, de la pair-aidance‚ ou encore avec l’aide et le soutien des personnes qui ont le même vécu ». Une des premières étapes du rétablissement consiste à rompre l’isolement de la personne en lui donnant l’occasion de rencontrer d’autres pairs du Clubhouse afin d’échanger sur sa situation et son accompagnement sur mesure au rétablissement. « Ce lieu a aussi pour mission de réinsérer professionnellement la personne accompagnée, grâce au soutien des entreprises des territoires », ajoute l’association. Lutter contre la stigmatisation des personnes vivant avec un trouble psychique est la troisième mission du Clubhouse qui entend défendre la dignité et les droits des personnes vivant avec une maladie psychique et surtout faire accepter la maladie par tous.
Une journée au Clubhouse
Un Clubhouse est ouvert 5 jours sur 7 de 9 h à 17 h 30‚ emploie 4 ou 5 salariés et fonctionne comme une petite entreprise. « Les personnes peuvent venir quand elles le veulent ou le peuvent » indique Pablo Destrée. Chaque demi-journée démarre par 30 minutes de réunion pendant laquelle les tâches de la vie du Clubhouse sont partagées entre les personnes présentes sur la base de leur choix : préparer les repas du midi, gérer les réseaux sociaux de la structure, s’inscrire aux ateliers recherche d’emploi avec rédaction d’un CV, etc. « Dans la journée, un des membres du Clubhouse peut aussi préparer un entretien d’embauche dans une structure sensibilisée par l’association aux troubles mentaux », ajoute notre interlocuteur.
www.clubhousefrance.org
L’efficacité d’un concept
Une étude aux USA (étude Baltimore) a montré un impact significatif pour les membres des Clubhouse sur la confiance en soi, la qualité de vie, les capacités sociales, l’employabilité et la capacité à retrouver un emploi. En France, le taux d’insertion en emploi des personnes accueillies dans ces structures est de 44 %.
Anne-Sophie Glover-Bondeau