La confiance en soi est une qualité très utile pour s’accomplir mais parfois difficile à développer ! Comment trouver les clés pour enfin s’estimer en capacité d’agir et d’aller dans la bonne direction ? Explications et conseils d’une psychologue.
« D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu confiance en moi. Enfant, je ne me trouvais aucune valeur et je me dépréciais beaucoup. Mes parents, qui m’ont élevée avec l’idée qu’on peut toujours faire mieux, y étaient peut-être pour quelque chose. En grandissant, je n’ai réussi à passer mes examens et à réussir mes entretiens d’embauche qu’au prix d’un effort immense tant j’étais persuadée d’échouer. Ce n’est qu’en créant ma propre société que j’ai enfin compris que j’étais capable de faire quelque chose de ma vie », témoigne Nina, 35 ans, qui a longtemps manqué de confiance en elle.
La confiance en soi est la sensation intérieure que nous pouvons réaliser ce que nous souhaitons. Concrètement, c’est elle qui nous permet d’agir sans appréhensions. Elle est différente de l’estime de soi, qui est la valeur que nous pensons avoir.
Avoir confiance pour réussir
La confiance en soi est liée aux capacités que nous pensons avoir, alors que l’estime de soi est basée sur la valeur que nous nous accordons.
« C’est un élément fondamental qui n’est pas inné. La confiance en soi est liée à l’estime de soi, qui se construit dès la plus tendre enfance. Cette longue construction de l’estime de soi, par les encouragements, les félicitations mais également par l’apprentissage de l’échec et des progrès qu’il suppose, permet à la confiance en soi de s’épanouir », explique Sophie Millot, psychologue, psychothérapeute et clinicienne du travail. Elle ajoute : « La confiance en soi permet d’oser en partant du principe qu’on est capable d’y arriver. »
La confiance en soi permet de se sentir bien dans sa vie et d’atteindre ses objectifs. Elle fait partie du trio « estime de soi, confiance en soi et affirmation de soi », défini par le psychologue Abraham Maslow dans sa célèbre pyramide des besoins. Sans confiance en soi, l’équilibre intérieur est rompu.
Timidité et culpabilité : des symptômes fréquents
Les personnes manquant de confiance ont des comportements souvent semblables. Ainsi, elles peuvent cacher leurs doutes sous une forme de timidité. Elles se sentent médiocres, rencontrent des difficultés quand il s’agit d’exprimer une opinion différente de celles des autres, culpabilisent facilement et ont beaucoup de mal à faire respecter leurs droits. Elles acceptent difficilement les critiques mais aussi les compliments, comparent en permanence leurs performances à celles des autres et, bien entendu, ont toujours l’impression qu’elles vont échouer.
Le manque de confiance en soi peut avoir des conséquences handicapantes. Ainsi, les personnes concernées ont tendance à s’isoler socialement. Elles préfèrent aussi subir une situation plutôt que d’agir et ont une tendance à la procrastination qui engendre de la culpabilité. S’instaure parfois un mal-être avec des conséquences négatives sur la vie professionnelle mais aussi sur la vie amoureuse ou familiale.
Carence ou excès ?
Si nombre de personnes manquent de confiance en elles, certaines semblent en avoir trop ! Mais contrairement à une idée reçue, la confiance en soi bien équilibrée n’engendre pas de sentiment de supériorité. « Avoir confiance en soi n’induit pas la prétention. Au contraire, elle permet de se remettre en question, de tenir compte des critiques constructives pour s’améliorer. La prétention serait plutôt le signe d’une fragilité, d’une recherche maladroite de renforcement de l’estime de soi », commente Sophie Millot.
4 formes de confiance en soi
Selon la psychologue Isabelle Filliozat, auteure de plusieurs ouvrages sur la confiance en soi, il existe 4 formes de confiance en soi :
- La confiance de base, aussi qualifiée de « sécurité intérieure », qui est la sensation d’être à sa place dans sa vie
- La confiance en sa capacité à affirmer et à exprimer ses désirs et ses besoins
- La confiance en ses capacités, en son intelligence et en ses connaissances
- La confiance relationnelle et la confiance en la capacité à nouer des relations durables.Identifier celle qui nous fait le plus défaut permet de réaliser un premier pas.
Les clés pour acquérir cette qualité
La confiance en soi se développe et s’entretient tout au long de la vie, il n’est jamais trop tard pour la (re)trouver. « Il faut apprendre à sortir des schémas d’auto-dévalorisation qui entretiennent le manque d’estime. Accepter d’être ce qu’on est et prendre des orientations qui correspondent véritablement à nos objectifs intimes », conseille Sophie Millot. Des clés permettent de développer cette qualité au quotidien ou du moins d’arrêter de se saborder. Vous pouvez commencer par identifier des « zones de confort », à savoir des talents que vous pensez avoir ou des domaines dans lesquels vous vous sentez à l’aise. Définir vos talents et vous en souvenir dès que vous avez des doutes sur vos capacités devrait vous permettre de relativiser.
Essayez ensuite, comme le conseille Isabelle Filliozat, de vous trouver 20 qualités. Cela vous semble insurmontable ? Faites-vous aider de vos proches. Inscrivez-les ensuite sur des Post-it que vous placerez dans des lieux de vie stratégiques, comme votre bureau, votre chambre ou le salon. Dès que vous ressentirez cette désagréable sensation de ne pas être capable d’agir, jetez un œil sur ces Post-it et inspirez profondément pour ressentir ces qualités à l’intérieur de vous. Vous pouvez aussi dresser le bilan des conséquences négatives de votre manque de confiance en vous dans votre vie. Réfléchissez à ce qui se passerait si vous étiez davantage sûr(e) de vous. Et si vous tentiez d’identifier les causes intrinsèques de votre manque de confiance ? Par exemple, demandez-vous pourquoi vous vous répétez dans certaines situations que vous vous sentez « nul(le) ». Déconstruire ces croyances solidement ancrées permet de voir la réalité sous un autre jour.
Arrêter de se dévaloriser
Cessez de vous déprécier. Quand vous avez la sensation que vous êtes dans une forme d’incapacité à agir, exprimez votre sentiment à voix haute et imaginez que vous jetez cette sensation à la poubelle. Veillez aussi à respirer profondément quand vous avez de tels sentiments afin de les faire fuir autant que possible. Enfin, gardez à l’esprit qu’avoir confiance en soi ne signifie pas se surestimer. Aussi, acceptez-vous tel que vous êtes en ayant un regard indulgent. Certaines composantes de votre personnalité ne peuvent être changées, contrairement à d’autres. Il faut avoir la sagesse de les différencier, ce qui n’est pas forcément aisé et peut nécessiter l’aide d’un psychologue. « Le choix de la thérapie adaptée dépend surtout de la personne. Psychothérapie d’orientation psychanalytique ou TCC (thérapies cognitivo-comportementales), c’est un choix très personnel », conclut Sophie Millot.
Comment aider son enfant à avoir confiance en lui ?
Certains enfants ont naturellement confiance en eux alors que d’autres en sont incapables sans raison apparente ! C’est à leurs parents de les aider à développer cette qualité. « Ils peuvent le faire en les encourageant avec bienveillance, en leur montrant qu’on peut échouer, recommencer et finalement y arriver. Un enfant aimé et encouragé prend peu à peu conscience qu’il est capable de faire des choix. Il est sûr de sa valeur même s’il n’est pas parfait. La confiance en soi n’a pas de rapport avec la perfection », explique la psychologue.
Exit les habitudes !
Confortables et rassurantes, les habitudes permettent d’avoir des repères et de ressentir une forme de stabilité. Mais elles peuvent parfois être toxiques, quand elles nous empêchent de nous poser des questions et donc d’évoluer. Aussi dès que vous en avez l’occasion, essayez de briser la routine : modifiez vos trajets pour aller au travail, essayez de nouvelles saveurs ou explorez des domaines qui vous sont étrangers. Vous verrez ainsi que la nouveauté n’est pas forcément synonyme de remise en question et de mise en danger mais qu’elle permet d’oser.